@Park Ki Tae
Mensonges. Ce n'étaient que des mensonges qui passaient entre tes lèvres. Un sourire large, une moue satisfaite, alors que ton cœur se noyait dans des espoirs inutiles. Il était là, ton père. Bien présent. Parlant, riant, souriant. Il répondait aux questions, en soulevait d'autres. Il avait tellement de charisme, ton père, qu'on voyait presque le gamin que t'avais été en train de le regarder avec admiration, en se disant que c'était à ça que tu voulais ressembler plus tard. Tu lui ressemblais en rien, et heureusement, quelque part. Il était perfide, ton père. Hautain, manipulateur. T'étais pas comme ça, tu voudrais jamais l'être. Mais tu voulais être un fils. Son fils. Un bon fils, parfait enfant. Pour lui. Et même là, à tes côtés, t'avais à peine quelques mots bien placés. Mais c'était faux. C'était juste pour l'image. Vous étiez liés, soudés, unis. Vous étiez rien, en réalité. T'étais à peine un fils pour lui. Il te traitait comme si t'étais pas là. Et tu mourais – crevais d'envie d'entendre réellement les mots prononcés t'être destinés. Mais il était bon acteur, ton père. Et toi, t'étais un bon abruti, crétin fini, trop naïf pour croire ces conneries. Puis il était parti, ton père. Apparition surprise. Cadeau empoisonné.

Puis tout s'était terminé pour toi aussi. T'étais fatigué. Sourire, mentir, rire, te courber. Aurais-tu dû être acteur ? Tant de mensonges passaient entre tes lèvres, ça te donnait la nausée... Non, t'avais vraiment la nausée en fait. « J'ai envie de vomir », que tu marmonnas, le front venant délicatement taper contre la vitre de la voiture. Tu soufflas un peu, profitant de la fraîcheur du contact, bien que tes doigts tentaient d'attraper la main de Kitae dans un besoin de chaleur soudain. « T'as mis le chauffage ? Il fait trop chaud », dis-tu doucement, la tête basculant un peu en arrière. « Tu l'as trouvée comment l'émission ? C'était bien ? J'ai bien répondu ? », étais-tu un bon enfant ? Un fils parfait ? Tu te raclas la gorge, attrapant cette bouteille d'eau qui traînait. « Du coup je dois... », le cerveau en pause, tu fixas l'extérieur. Tu clignas des paupières. « M'entraîner », avec quelles forces ? T'arrivais pas à ouvrir la bouteille, un léger son plaintif dans la gorge. « Tant pis je meurs de soif alors », dramatique. Tu fronças le nez, gesticulant un peu sur ton siège, tentant d'ouvrir le capuchon. « Kitaeeeeee », tu fis la moue avant de lâcher un son satisfait, avalant enfin quelques gorgées d'eau. « On va où du coup ? A la salle d'entraînement ? Bonne idée. T'as raison. Je dois m'entraîner pour le prochain live. Il faut que ce soit parfait, et je me suis planté hier aux répétitions. Plusieurs fois en plus c'est n'importe quoi », tu marmonnais plus que tu parlais mais dans ta tête, chaque syllabe était parfaitement prononcée. « J'ai toujours envie de vomir »

@Jeon Jae Min
En prenant ce job il t'en était passé des idées. Des merveilleuses, et des vraiment stupides. Celle qui te faisait te tenir droit dans tes baskets n'était clairement pas celle qui grondait au fond de ton crâne. Manipuler le fils pour des informations, pour enfin le faire tomber, quel genre de personne étais tu devenu? Plus tu regardais Jaemin plus tu oublias cet objectif ressentant simplement l'électricité courir sur ta peau quand elle rencontrait celle de ton interlocuteur. Ton sourire grandissait en voyant le sien. Mais aujourd'hui, tu te rappelais. De chaque moment passé à récupérer une connerie qui n'était pas la tienne, à vouloir soulever un tissu avec bien trop de poussière dessous, des cadavres qu'il voulait faire dormir à tout jamais et dont l'envie de leur donner la parole te chatouillais. Le menton relevé, la mâchoire serrée tes yeux ne faisaient que l'observer. Avec son sourire, ses mots doux à peine déguisés. Et son regard à lui. Jaemin qui semblait vouloir briller dans le coeur d'un abruti fini. La colère seule te tenait encore dans cette pièce, l'envie de le détruire revenant soudainement. Seul un regard à son encontre pour lui notifier que tu étais là. Et que tu n'allais pas bouger.

Tout c'était arrêté et ta mâchoire n'avait pas desserrée, oubliant presque ce rôle qui t'allait si bien. Oubliant la souffrance enduré par Jae Min, égoïste l'espace d'un instant tu étais perdu dans des pensées qui auraient pu quitter ton esprit. " Hm? " Envie de vomir? Sa main touchant les tiennes tu lui accordais une poigne légère tout en conduisant, quelques coups d'oeil lancé, de plus en plus inquiet. La tension palpable quelques secondes auparavant venant doucement se dissiper, il était mal et ton devoir était de le protéger, peu importe la manière. "Qu'est ce que tu dis ? On va prendre ta température d'abord. " La scène était presque hilarante mais elle ne te faisait que sourire, une main suffisait à ouvrir la bouteille, laissant alors Jae Min se reposer et se désaltérer. Mais puisqu'il était lui, le repos n'était pas une option. La route était familière mais vous ramenait loin de l'entraînement. "Hors de question tu rentres te reposer. " Le portable accroché sur le devant tu passais alors un coup de fil, l'oreillette glissée à l'oreille. " C'est moi, annule le programme d'aujourd'hui, Jae Min n'est pas bien, je l'emmène se reposer. Hm... non annule. Je te tiens au courant pour demain et je m'occupe des retards, envoie moi les contrats. " Il n'avait pas fallut fort longtemps pour comprendre les rouages de l'industrie. Tu menais alors la carrière de ton poulain avec une main de fer, mais étrangement douce. "Vomis pas dans la voiture on est bientôt arrivé. " Ignorant les appels à l'entraînement du chanteur tu continuais d'accélérer, pour finalement arriver à son appartement. " Aller on descend. " La ceinture détachée, pour toi et pour lui, tu venais lui ouvrir la portière glissant une casquette sur sa tête avant qu'il ne sorte. Une main se glissa contre sa nuque pour ramener sa tête contre ton épaule lorsqu'il fut sorti, vous faisant entrer dans le bâtiment avec cette discrétion indispensable.

" "

@Park Ki Tae
Ca te rendait malade. L'attitude de ton père, cette façon de faire, de voir, de parler. Cette façon de simplement t'ignorer. Ca te rendait malade, ce faux tableau que vous vendiez aux autres, ce faux tableau que tout le monde préférait acheter. La vérité ? Personne ne la voulait, pas même toi, apparemment. Tu vivais dans le déni, croyant encore qu'un jour ton père allait pouvoir t'aimer. Mais il te détestait, ton père. Tu savais pas pourquoi, et ça te rendait malade. Pire, ça te faisait mal... C'était un bien tout autre maux qui secouait ton corps – ou plutôt remuait ton estomac. Tu savais pas trop, en fait. La tête voulait pas, l'estomac voulait plus, les yeux piquaient. T'avais froid. Puis chaud. Puis froid... Seule l'envie de contact résidait, tes doigts voulant attraper ceux de Kitae. « Pourquoi ? », tu t'offusquais presque de savoir qu'il voulait prendre ta température, posant la bouteille contre ton front – pour faire baisser ta température, oui. T'étais pas le seul gosse qui mentait le thermomètre sur le radiateur mais plutôt celui qui le mettait dans le congélateur. « C'est bon l'eau », que tu murmuras après avoir réussi à en boire une gorgée. « Comment ça je rentre me reposer », tu fronças les sourcils, l'air outré, les prunelles sur lui. Dans ta tête, t'ouvrais la portière et quittait le véhicule en route pour fuir vers la salle d'entraînement – en réalité tu faisais juste la grimace, un son plaintif dans le fond de la gorge. « T'as trop d'autorité, c'pas cool », t'en avais pas c'était pas sa faute. « T'as annulé mon entraînement », répondis-tu dans un air boudeur. « Pourquoi ? Je vais suuu... », tu te pinças les lèvres, levant les mains. « Petit haut le cœur. Ew... Je vais super bien », tu laissas ton front reposer contre la vitre, bougon, observant le paysage. Mais ça te donnait envie de vomir ça aussi. Tu fermas les yeux. « Non on descend pas on est pas au bon endroit ta voiture il a pas roulé vers le bon côté », maugréas-tu en sortant de la voiture, te calant contre lui, la main sur ta nuque t'apportant réconfort et sûreté, tes doigts s'accrochant à sa veste. « Tu pensais à quoi avant ? T'avais pas l'air d'être dans la voiture du tout. J'ai mal fait un truc ? J'ai pas bien répondu aux questions ou... pas... J'ai chaud mais j'ai les doigts tout gelés tu crois que c'est grave ?? », la joue venait se coucher sur son épaule, un soupir contenté aux lèvres. « Je vais bien. Regarde », dans ta tête tu enchaînais pirouettes et pas chassées. En réalité tu gesticulais juste le bras. « Bon d'accord... je suis un peu fatigué mais ça arrive à tout le monde. Pourquoi je suis puni », la bouche était pas fatiguée, elle. Tu gardas le silence ensuite, le suivant sagement, restant agrippé à lui comme si ta vie en dépendait, les bras enroulant le sien. « Tu restes avec moi hein », que tu susurras une fois dans ton appartement, relevant un regard suppliant vers lui. Tu l'enroulas de tes bras, activant le mode koala, espérant qu'il reste. « J'aime pas être tout seul », tu serras un peu la prise de tes bras, laissant ta tête se caler contre le haut de son torse.