- il n'y a rien d'exceptionnel, selon lui, à raconter sur son enfance. A peine né et un père déjà aux abonnés absents, ayant mis les voiles dès l'annonce de la grossesse. Pourtant, Yuno a bien eu une figure paternelle: Quelques mois voire un an après, sa mère a trouvé quelqu'un. Un homme aussi grand et imposant qu'un frigidaire mais aussi doux et gentil qu'une peluche. Il a élevé Yuno comme si il était son fils, lui offrant même une petite sœur. Il ne s'est certainement jamais senti plus heureux qu'à ce moment là.

- à peine recollé, le portrait de famille s'effrite de nouveau. Son beau père ne rentre plus à la maison, il n'appelle plus et comme son géniteur, devient un simple fantôme. Yuno est bien trop jeune pour comprendre, il n'a jamais réellement prêté attention aux violentes disputes qui éclataient et des bruits qui les accompagnaient dans la cuisine. Il n'a pas non plus conscience que sa mère a un problème. "C'est les voix dans sa tête le problème." c'est les mots qu'il emploiera, du haut de ses six ans, lorsque les services sociaux viendront l'interroger. Il le sait, elle n'arrêtait pas de le dire entre ses excuses et ses larmes à chaque fois. Alors lorsque les choses commencent à aller trop loin, que les crises deviennent trop intense, il prend calmement la main de sa sœur pour aller se cacher, de la même manière qu'ils vont se planquer lorsqu'il y a de l'orage. Il n'a jamais été maltraité physiquement ni même directement mentalement, pourtant, il a très souvent eu peur.

- Yuno et sa sœur sont placés sous la garde de leurs grands parents maternel. "Maman est partie se reposer." C'est ce qu'on lui dira à chaque fois quand il demandera où elle est. Pourtant, elle n'est jamais revenue. Il n'apprendra que bien des années plus tard qu'elle s'est enfuie de l'hôpital psychiatrique dans lequel elle avait été admise. Elle est devenue un fantôme, elle aussi.

- Malgré tout cela, le jeune homme ne s'est jamais laissé abattre. Il n'est pas en colère contre sa mère ou du moins, aujourd'hui, il ne l'est plus. Il porte une reconnaissance éternelle envers ses grands parents qui ont eu le courage de les élever. Ils ont toujours été là, ils l'ont toujours encouragés. Les visages émerveillés et fiers de ces derniers lorsqu'il reçut son diplôme d'infirmier restera a tout jamais gravé dans sa mémoire. Bon, leurs visages noyés par la sueur lorsqu'ils ont tenus à l'aider à déménager aussi. Mais voilà, ils sont la preuve même pour lui que peu importe combien il pleut aujourd'hui, qui sait quel temps il fera demain.