ft.  @Lim Sua
16/03 ; fin de matinée

---

la mission du jour pour le garçon : reprendre contact avec la drôle de créature qu'est sua. libre comme l'air et très éloignée de la réalité, il ne peut la contacter simplement avec un téléphone pour prendre des nouvelles. non, en effet, sua ne possède pas ce précieux outil, il faut aller à sa rencontre et lui fixer des rendez-vous pour être sûr de la trouver au bon endroit au bon moment. ces derniers temps, l'emploi du temps de la demoiselle ne lui avait pas permis d'être présenté pour des sessions d'entraînement avec le groupe, laissant ainsi ses trois compagnons dans le flou le plus total concernant son état de santé. sunwoo ne doute pas pour autant, sua sait se débrouiller dans la nature comme une grande, mais les températures particulièrement basses de ces derniers jours ont naturellement poussé le musicien à proposer son foyer en refuge pour la jeune femme. il avait laissé un bout de papier enroulé autour de ses baguettes cassées sur le piano d'entraînement de la demoiselle, il savait à l'avance que le message serait reçu. mais comme il ne l'a pas vue débarquer à la villa chae, c'est qu'elle ne s'est pas présentée au sous-sol réservé aux entraînements de leur groupe.

il est arrivé en quelques minutes à la boutique dans laquelle elle travaille en journée. pas de signe de vie de sua en vue, juste du rock qui passe en fond. si sunwoo ne la connaissait pas aussi bien il aurait tourné les talons et cherché ailleurs. sauf qu'il l'a connaît bien, sua, sûrement un peu trop bien. appuyé sur le comptoir de la boutique ses doigts pianotent alors une mélodie dont très peu pourraient avoir la référence. il est à deux doigts de secouer le sachet de cookies qu'il a eu le temps d'acheter sur le chemin pour faire sortir la jeune femme de sa cachette. elle ressemble à un félin parfois, sua. et il sait qu'en l'attirant de la sorte avec de la nourriture, il gagne à tous les coups. le plastique du paquet se froisse quelque peu dans sa veste quand il reprend une position plus confortable pour son dos en l'attendant. c'est quand il remarque une petite tête qui dépasse de l'une des rangées où sont entassées des piles de disques et de vinyles qu'un sourire malicieux étire ses lèvres. il s'appuie nonchalamment sur le comptoir de la petite boutique en tendant le paquet de gâteau à la principale concernée. ce n'est que lorsqu'elle arrive à sa hauteur et qu'elle s'apprête à faire glisser ses ongles sur le plastique que le garçon lève le bras et rend inatteignable la pitance de madame.

" nuh-uh, pour de la nourriture y'a du monde, mais quand il faut éviter de passer la nuit à dormir sur une chaise miteuse de salon de tatouage y'a plus personne, c'est ça ? " le garçon hausse un sourcil en maintenant son bras et la nourriture à une distance raisonnable avec celle qu'il espère réprimander. " tu sais que je n'ai pas proposé uen chambre pour rien, pas vrai ? il a fait froid la nuit dernière, et je suis surpris de te voir tenir debout en pleine forme et pas avec de la morve au nez... "  

ft.  @chae sun woo
16/03 ; fin de matinée

---

détournement de l'esprit. femme de caractère qui s'impose au détour d'une soirée gorgée d'illégalité. avide d'art, les vinyles laissés à l'abandon pour ainsi mieux se remplir les poches. enfant des neiges, de l'hiver malgré elle, ce n'est guère pour autant qu'elle affectionne la saison qui la vue naitre. froid néfaste. elle aurait pu se retrouver à nouveau dans le nid douillé offert par sunwoo et le reste de la jolie famille. mais l'enfant n'est que rebelle. désintérêt soudain pour le confort d'un lit. l'amour au bout d'une aiguille. aucun clients présents, seulement elle. elle avec elle même. l'envie de marquer à nouveau sa peau, aussi discret que cela puisse être. nullement l'envie d'allier son esprit à un autre ce soir là. elle passera sa nuit, en solitaire, au milieu des disques et vinyles. le patron fort heureusement mit au courant de la présence nocturne de son employé. soit disant pour réorganiser un inventaire des plus bancal qu'elle lui avait dit.

c'est donc par des rayons de soleil que la jeune femme vient à quitter la réserve au petit matin. mine fraiche. éclat des plus confiant. on pourrait presque croire que sa nuit fut bonne et reposante. mais c'était sans compter les insomnies de sua. nouvelle œuvre déposé sur le doigt. simple étoile parmi tant d'autres sur le corps. discrétion divine portée à la perfection par celle qui n'avait fait que triturer sa peau à l'aide d'une aiguille durant la nuit. aux premiers gels du matin, elle grimace, poussant la porte de la boutique pour faire face à l'air frais. jurons qui s'envole alors que le froid glace sa peau. la porte claquant finalement après un bref essai à l'extérieur, elle vient à animer la boutique de musique légendaires. princesse des notes, la voilà qui chantonne avant de retourner dans la réserve pour mieux trier le peu de commandes reçues ces derniers jours.

calme plat. puis vient le tintement de la clochette. son traversant la boutique pour mieux en alerter sua, toujours caché dans sa réserve. trou aux milles merveilles. le silence n'est que présent, comblé seulement par la musique qui ne cesse de se diffuser. c'est finalement le bruit d'un sachet bien trop familier qui l'extirpe de sa rêverie musicale.
tête qui se glisse partiellement au détour d'un encadrement de porte, la voilà qui toile la bleusaille d'une chevelure qu'elle ne connait que trop bien. enfant sautillant à travers les allées, c'est aux cheveux dans le vents et aux mains dans le dos qu'elle vient à faire face au garçon. " mais. allez ! donne-moi ça ! " elle sautille, elle sautille l'enfant aux yeux de chat. ignorant complètement les propos du garçon, visiblement enclin à tourmenter l'esprit de sa comparse. " donne-moi ça ou je te mors. " les sauts cessent. la chevelure corbeau retrouve son calme. et les bras se croiser contre une poitrine alors que le regard s'assombrit à l'image d'un enfer précieux pour hades lui même. " tant pis. "  peu patiente. la voilà qui exécute sa menace. aux dents désormais plantés dans la peau du garçon, elle rattrape finalement le sachet au vol avant de geindre de satisfaction, retrouvant sa place derrière le comptoir, mais surtout la caisse.

" c'est quoi le pro-blème ? " bouche étouffé par l'amas de gâteau qu'elle ne cesse d'engouffrer. morceaux débordant, tombant parfois sur le verre du comptoir de caisse. enfant goulue qui n'en devenait que sans gêne lorsque les sucreries venaient à bercer son corps gourmand. " regarde ! je suis pas morte ! j'ai créché ici ! wow, c'est magique ! " ironie souligné. si elle aurait pu, elle aurait fouetté son sunwoo pour lui faire une morale de cette façon. " je t'ai manqué ? mon corps nu t'a manqué au ptit-dej ce matin, c'est ça ? hein que c'est ça ? coquin ! " elle pique, elle pique. puis abandonne le dialogue pour engouffrer un tout nouveau cookie, ne prenant même pas la peine de finir d'avaler l'autre.

ft.  @Lim Sua
16/03 ; fin de matinée

---

" mais tu vas me lâcher le bras sale sorcière ?!?! "

la bête s'est jetée sur lui pour lui faire lâcher son dû et le garçon ne peut s'en prendre qu'à lui même pour avoir pensé une seconde que son stratagème allait fonctionner sur elle. il est obligé de lâcher le sachet plastique, et il le fait en laissant une espèce de couinement échapper de ses lèvres, comme un petit animal. il prend tout de même quelques secondes pour analyser les dégâts sur son épiderme. cela ne sera pas la première fois qu'il a été marqué par les morsures de sa compagne, la rangée de dents a rejoint la liste interminable de ses attaques. pas comme s'il les comptait après tout. la dernière fois elle avait mordu son mollet parce qu'elle avait été gênée par le mouvement incessant de sa jambe. comme quand cerbère avait commencé à faire ses dents en étant plus jeune, douloureux souvenir.

et voilà qu'avec la bouche pleine, elle recommence à fabuler et à raconter des choses. pour un peu, sunwoo sentirait le sang monter jusqu'à ses oreilles pour les teinter d'une couleur écarlate. heureusement que sua est trop occupée à manger, sans prendre la peine de respirer, pour remarquer le temps de pause qu'il marque à ses mots. pour chasser ses souvenirs il doit agir, et vite. il contourne le comptoir avec quelques enjambées pour s'accroupir où la jeune femme s'est terrée. trop occupée à remplir sa bouche de cookies qu'elle ne prend même pas le temps de bien avaler, le benjamin profite de la distraction pour taper le bord de sa main au niveau des côtes de la jeune femme.
" arrête- de m'prendre- pour un obsédé ! " chaque portion de phrase est ponctuée par ses coups pour faire entrer ses mots dans la tête de la sorcière qui se met à rire. réaction qu'il ne peut, lui non plus, s'empêcher d'avoir en pouffant également à ses côtés.

" tu sais je peux demander à ce qu'on installe un frigo dans le studio, si jamais t'as besoin de crécher quelque part, au moins que ça soit dans un endroit ou tu pourras te sustenter, non ? " la question est sincère. sunwoo aime trop ses compagnons pour imaginer une seule seconde les laisser dans l'embarras et le désarroi le plus total. il sait qu'à lui tout seul il pourrait se charger d'aider les autres, mais il sait aussi qu'en sa position de plus jeune de la bande, ce genre de geste pourrait être mal perçu. non pas qu'il a pitié de la situation de ses amis, au contraire, il les trouve tous les trois remarquablement courageux. c'est grâce à eux aussi en partie qu'il s'est pris en main pour pouvoir régler ses propres problèmes. alors en un sens, il se sent redevable. redevable de tout ce que la jeune femme et les deux jeunes hommes lui offrent au quotidien en pouvant vivre un peu de leur musique. redevable aussi parce qu'ils ne l'ont jamais exclu, ni jugé pour sa situation familiale compliquée. parce qu'en somme ils se complètent bien tous les quatre, ils compensent les uns pour les autres ce qu'ils n'ont jamais réussi à avoir auparavant. le garçon sort de sa rêverie et jette un coup d'œil amusé à la demoiselle encore en train d'engloutir le contenu du paquet de gâteau. la pauvre, elle se précipite tellement dans sa tâche qu'elle rajeunit à vue d'œil. sunwoo passe ses doigts sur son visage pour lui retirer les quelques léchés de cheveux qui lui tombent devant les yeux et qui tentent de s'infiltrer aussi dans sa bouche. il manquerait plus qu'elle s'étouffe. aussi il ramène à l'arrière de sa tête sa longue chevelure noire et lui reste accroupi à lui tenir les cheveux en attendant qu'elle ait terminé de manger. " tu t'en sors, noona ? "  

ft.  @chae sun woo
16/03 ; fin de matinée

---

sorcière. voilà un mot qui raisonné dans son esprit. sorcière qu'il avait pu dire. affront direct à la jeune femme qui dans un premier temps, n'en dit rien. laissant l'autre penser ô combien il avait pu s'échapper à sa sentence. doux sourires, regards délicats et charmeurs. sua en pleine opération. aux cookies engouffrés, elle n'y pouvait rien. elle se contentait d'élargir ses joues. de stocker tel un véritable petit écureuil. gorge sous overdose de sucrerie, c'est le coeur allégé mais surtout apaisé qu'elle vient à s'offrir à sunwoo, en guise de doux paysage, digne d'une peinture loufoque qui aurait toute sa place dans un musée si les gens avaient un temps soit peu de bons gouts. " j'te prends pas pour un obsédé. j'te prends seulement pour un mec. " étiquette à mauvaise réputation. elle pouvait les aimer, comme les détester ces hommes là. au même titre que les femmes d'ailleurs. mais les hommes avait un avantage de taille. ce qui fit sourire sua au beau milieu de sa dégustation. " vous êtes tous pareil. vous êtes là, presque trop ignare puis d'un coup le coeur d'une femme et hop ! " temps d'arrêt. pauvre dans sa tirade alors que la toux s'en mêle.

mauvaise enfant. la voilà qui s'étoufferait presque en voulant s'exprimer la bouche pleine. plus de peur que de mal au final. c'est au retour du néant dans son gouffre buccal qu'il reprend finalement. " vous vous éveillez pour un rien. un bout de chair ou un bout de téton et vous voilà parti comme des affamés. ou des animaux en rut. " légère grimace qui aligne les propos dosés par un manque certain de filtre. " bref, t'as compris ou je veux en venir. oh, et puis au fait ! " fier partage d'un sourire éclatant, la voilà qui vient à nouveau mordre le bras de son acolyte. lui pourtant chevalier servant, soucieux que la belle ne s'étouffe par sa chevelure. le voilà punit pour ses propos qu'elle n'avait guère oubliée la chanteuse capricieuse. " ose dire encore une fois que je suis une sorcière et on retrouvera ton corps au milieu d'un rituel satanique. "

le rire n'est qu'enfantin bien que quelque peu malaisant de part sa nature légèrement machiavélique, ainsi elle reporte son attention la plus totale sur le sachet désormais vide. " uh ? t'en as piqué un ? " regard accusateur. yeux plissés et moue faites de nouveaux caprices. ou punitions. " j'ai pas b'soin d'un frigo ! " le corps à nouveau détendu, elle en perd soudainement son intérêt pour les fameux biscuits. esprit trouble, elle pense et repense avant que les doigts ne se claques sous le nez du garçon. " j'ai pas besoin qu'on me fasse la charité. si j'ai b'soin de quelque chose, j'le demande. j'le dis. puis je suis bien trop libre pour resté cloué à un seul lieu. " femme volage. dans le coeur comme dans les lits. dans la vie comme dans les esprits. elle était de ceux qui marquait de part sa spontanéité mais qui avait cet aspect éphémère.
douceur au détour d'une personne que la vie cherche à persécuter, encore et encore. ainsi elle reste celle qui ne veut s'offrir indéfiniment dans la vie d'autrui, car demain n'est qu'incertain. " bon, lève tes fesses, tu vas m'aider avec l'inventaire derrière puis si t'es sage, on ira se faire une petite chanson je ne sais où lorsque le boss daignera se pointer, tu veux ? " temps d'arrêt. silence presque morbide si la chanson emplissait pas la boutique. " ou on ira boire des bières. ou alors j'te ferais une paires de seins sur le fessier en guise de tatouage, on verra bien. "