❝ the words we never said,
ootd ✧ ft. @Yu Lucia,

Maux de tête. L’impression qu’il manque quelque chose, incapable néanmoins de remettre ses idées aux claires afin de comprendre ce qui se passe. Aori, elle se demande même comment elle arrive encore à être debout, tant la fatigue est palpable. C’est encore incroyable qu’elle suive ses cours comme si cette journée était banale et similaire à toutes les autres - - pourtant, ça fait plusieurs nuits qu’elle songe dans son lit à tout ce qu’elle a fait cette nuit-là, buvant seule jusqu’au lendemain. Seule certitude qui ronge : l’appel affiché à l’écran de son téléphone au petit matin avec Lucia. Sa poitrine se resserre. Merde. Que s’est-il passé ? Elle n’en a pas la moindre idée, ou si peu. Des bribes lui reviennent et repartent aussitôt. La honte fidèle, en revanche, lui colle à la peau. L’alcool fait des ravages, n’est pas sage comme une image qu’on s’en fait à l’instant où les yeux se posent en direction de ses verres colorés. Bien au contraire, ce liquide du diable révèle au monde toutes les pensées interdites qui se meurent en secret - la brune, en victime.

Elle traîne du pied dans les couloirs. Le sol est aussi pâle que le visage qui le contemple. En direction de sa dernière salle de cours dans laquelle elle était quelques minutes plus tôt, elle ne remarque pas, les yeux bien bas, la silhouette qui la fuit au loin. Malheureusement, les regards s’obligent et se retrouvent lorsque les deux âmes se rencontrent dans une même pièce. Le pouls s’accélère, c’est automatique, et si ses joues étaient blanches, elle s’empourprent immédiatement. Elle n’ose pas dire un mot. Le silence est pourtant angoissant, et comme prenant la température, toujours incapable de remettre la conversation tardive dans sa tête, elle le rompt timidement. « Salut, Lucia. » Du regard, elle cherche l’objet de sa venue - cette boucle d’oreille qu’elle a certainement perdu dans cette pièce, mais alors qu’elle regarde près de sa place, la porte claque derrière elle, le son d’un trousseau de clé s’éloignant au loin. Elle écarquille les yeux. « Ce n’est pas possible… ! » grogne-t-elle. La poignée ne cède pas. Elles sont bien enfermées, l’une et l’autre, comme si c’était inévitable. « Fait quelque chose ! Je n’ai aucune envie d’être enfermé avec toi. » Sa voix est plus froide qu’elle ne l’espère, sa langue se délient plus facilement que les solutions qu’elle envisage, elle parle vite mais elle ne dose pas le poids de ses mots. Tout de suite, elle regrette. « Appelle quelqu’un. Je n’ai pas mon téléphone. » Il est resté chez elle et elle aurait mieux fait de le suivre. Have you forgotten me ?