Dans son esprit grisé, la nuit ne fait que commencer, mais Nari est déjà dans un état que l’on ne peut que qualifier de déplorable. Elle ne sait plus depuis combien de verres de vin elle est ivre, et pas un de ses camarades de soirée ne serait capable de compter, tant ils sont tous aussi ronds que la demoiselle. C’est pourtant dans un établissement tout à fait convenable qu’ils sont venus s’amuser et cela n’aurait dû être qu’un moment de détente après une dure journée de travail, dommage alors que Nari ait déjà la langue déliée et la critique facile, scandant d’un coup que “ça manque d’ambiance ici” alors même que les serveurs lancent des regards accusateurs vers leur table, l’occasion de trop qu’il ne lui fallait pas pour aller leur chercher des noises.
Il faut la traîner de force vers la sortie pour ne pas qu’elle en vienne aux mains avec le patron, mais avant qu’elle ne puisse passer la porte, une belle du soir familière entre dans le bar et par un réflexe très déplacé, Nari se jette à son cou, prenant Sua par surprise. “Lim Sua~!” Chante-t-elle d’une voix fluette, l’alcool ne lui a pas fait oublier qu’elle est une figure influente et qu’elle, on ne la refoule nulle part. “Tu dois m’aider Sua-ya, ces malappris en ont contre moi.” Elle se penche à son oreille pour lui murmurer une salutation rien qu’à elle. "Ça me fait plaisir de te voir, dis leur que je suis avec toi sois gentille…” Elle n’ignore pas être insupportable dans cet état, et pourtant elle espère jouer sur le mince fil d’attraction qui la lie à l’autre jeune femme, comme si elle ne pouvait rien lui refuser.

@lim sua

elle était de ceux qui ce soir, ne voulait que contempler les étoiles. trouver un semblant de paix là où elle le pouvait. ainsi elle s'était finalement retrouvé au milieu de ce monde. océan d'inconnu, à l'exception de nari qui ne faisait qu'engouffrer une quantité ahurissante d'alcool. voilà bien quelques minutes qu'elle avait repéré la belle dans la foule. l'air nonchalant. désintéressée, elle restait en retrait, sua. admirant silencieusement les états de chacun, ici et là. tous ne sont que minables. ou presque. puis la grimace se colle au visage de poupée de la princesse révolutionnaire. le nom de famille raisonne au milieu de la foule. sua voulant être sua, non lim sua. désintérêt face à ce nom, elle joue alors la sourde-oreille auprès de sa comparse, visiblement bien éméchée. « plait-il ? » pathétique. mais avait-elle véritablement le choix ? ça susurre une salutation au creux de l'oreille puis les regards se croisent enfin. « débrouilles-toi ! » grimaçante à nouveau, sua. désintérêt face à la situation de la demoiselle visiblement en détresse, ou presque. « cesse de boire comme un trou, nari. c'est ridicule. » elle soupire et vole finalement au secourt de l'autre en glissant sa main dans la sienne, l'emportant dans sa course à l'inconnu. nul part où aller. seule issue possible. seule échappatoire connue de sua. « suis-moi. » course folle jusqu'aux toilettes. scène ridicule à souhait, tout droit sortie d'une de ces séries b à petit budget. « tu m'expliques maintenant ? » parce qu'elle y avait droit, sua, à ces explications. pourquoi boire autant ? pourquoi se servir d'elle ? pourquoi fuir ? pourquoi, pourquoi, pourquoi alors que sua, elle était seulement là pour s'évader. s'engouffrer dans une quête à l'inspiration.

@hwang nari