Sieon s'était arrêté acheter quelques courses avant de rentrer chez lui. Il était déjà tard et la nuit était déjà tombée, alors il pressait un peu le pas. Il voulait juste retrouver sa maison, manger puis se coucher. Le jeune homme n'avait pas d'énergie pour faire autre chose de toute façon.

Q8 garé sur le bas-côté, warnings clignotants, il était sorti en trombe du véhicule après avoir vérifié que personne n'arrivait dans son rétroviseur. Porte claquée, il ferme le véhicule et monte sur le trottoir, marchant d'un pas pressé. S'il est pressé, cependant, il fait très attention à ses alentours, ce qui n'est clairement pas le cas de certaines personne autour de lui. Un peu plus loin, une personne en bouscule une autre, si violemment que l'autre tombe au sol. Sieon s'arrête un instant pour contempler la scène, et voit le premier partir sans se préoccuper de savoir si l'autre personne va bien.

Choqué par la scène, Sieon préfère tout de même se diriger vers la personne ayant besoin d'aide. Il l'aide à se relever, doucement.

— Tout va bien ? Il demande. Rien de cassé ?

Sieon époussette un peu les épaules de l’inconnu.e pour enlever la poussière qui salit ses vêtements. Il a l'air véritablement inquiet pour cette personne, bien qu'il ne la connaisse pas et que sa tenue – un costard toujours tiré à quatre épingles, accompagné bien évidemment d'une cravate serrée autour de son cou, ne laisse pas présager quelqu'un qui se préoccupe autant de son prochain, bien au contraire. 

Une fois débout, l'autre bien en place, le jeune homme se rappelle que sa cravate le dérange et il la desserre un peu, légèrement mal à l'aise, alors qu'il passe sa main dans ses cheveux pour les tirer en arrière.

Voilà maintenant que tu devais faire tout ça tout seul ! c’est loin pour te déplaire mais tu aurais apprécié rester tranquille ce soir. Non, parce que tout devait être bouclé ce soir mais tu n’arrivais à rien faire le ventre vide. Bien sûr, il te le rappelait sans cesse puisque tu n’as rien mangé de la journée. Tu n’avais rien sous la main, et l’attente dans un restaurant serait trop long. Tu préfères te diriger vers une supérette. Un paquet de nouille instantanée avec des onigiris, ça devrait le faire pour tenir au corps.  Tu y allas, habillé comme d’ordinaire, d’une veste chic, d’un pantalon de tailleur collant à tes jambes et d’une chemise légèrement ouverte. Tu n’oublies pas la canada gus sur le dos, le froid hivernal de la Corée ne pardonnait pas.

Ta tête penchée sur ton téléphone, planifiant les quelques actions pour ce soir. Tu ne fis pas attention à ce qui se trouvait devant toi. BIM, rapide et efficace, tu tapas de plein fouet quelqu’un, te retrouvant vite au sol par la surprise. Oui, tu n’avais pas été sur tes gardes et voilà la situation. Tu as l’air con et tu détestes ça. Tu grommelas dans ta barbe invisible alors que tu regardais en direction du mec qui s’était barré sans aucune excuse. « gaesaekki ! eotmeogeo ! » dis-tu en hurlant. Tu n’avais pas eu le temps de voir son visage mais si tu croises son chemin une nouvelle fois. Il ne risque pas de garder ses deux jambes.

Enfin, après tout ça, tu n’as même pas fait attention à ton « sauveur » qui t’a tout de même redressé et enlevé la poussière de tes vêtements. Il était habillé dans le même style que toi, costume cravate -enfin tu n’as pas mis la tienne mais peu importe. « je vais bien, merci pour votre aide » dis-tu en réajustant ton manteau sur le dos. Tu ne décolères pas, grommelant encore. « dites, vous n’auriez pas vu son visage ? » parce que si c’est le cas, il y a peut-être moyen que tu le retrouves pour lui péter une ou deux jambes.

Sieon ne prend pas note des diverses insultes qui sortent de la bouche de l'inconnu. Il se dit un instant que s'il a encore la force de jurer, c'est qu'il ne doit pas aller si mal que ça.

Cela permet à Sieon d'oublier son mal-être quelques secondes. Le poids des responsabilités pesaient sur ses épaules. Entre autre. Cela se voyait plus ou moins sur ses traits ; il était épuisé le jeune homme, il n'était pas beaucoup plus âgé que son vis-à-vis. Ce n'était pas seulement le corps qui était fatigué, mais l'esprit l'était également.

Le sourire de Sieon reflète seulement sa politesse quand il le remercie de son aide. Puis il lui demande s'il n'a pas vu son visage, dans le plus grand des hasards.

— Non, dit-il simplement. Je viens de là-bas.

Il ajoute un pointant en direction de sa voiture, un peu plus loin, sans forcément désigner le véhicule en lui-même. Et en effet, le malfrat lui tournait le dos tout le long de la scène.

Son interlocuteur semble vaciller et Sieon hausse un sourcil, assez surpris ; il pensait sincèrement qu'il allait bien.

— Vous êtes sûr que ça va ? Il marque une pause : Je peux vous amener à l'hôpital si vous voulez...

Il valait mieux qu'il s'assure qu'il soit en sécurité avant de s'en aller.

Habitude rancunière, tu n’hésitas pas à cracher ton venin quand ton cul retrouva le sol à cause d’un inconnu aveugle. Une habitude prise, gamin riche pourri gâté qui n’a aucune loi. Encore un petit merdeux qui ne connait pas sa place, tu rêvais de le lui apprendre pour le coup. D’ailleurs, quand cet inconnu vient t’aider à te redresser, tu le remercias et lui demanda bien vite s’il n’avait pas vu son visage. Suite à sa réponse négative, tu lâchas un «aish » plutôt audible. Tu sentis par la suite une douleur assez vive dans le bras quand tu tentas de remettre ta veste en place. Tu grimaças et tangua légèrement. Peut-être que tu allais plus que lui péter une ou deux jambes à cette ordure.

« je ne sais pas, je crois que je me suis blessé à l’épaule, j’ai une vive douleur à chaque fois que je tente de la bouger » est-ce que tu t’es déplacé l’épaule sous le choc ? ça serait totalement plausible quand on connaît la chance que tu as aujourd’hui. Tu aurais mieux faire de rester chez toi au lieu d’aller t’aventurer dans ce genre d’endroit. « vous pensez que ça vaut le coup que j’aille poireauter à l’hôpital ? » parce que t’as jamais aimé ça les hôpitaux. Trop long à ton goût, sauf si tu utilises ton nom et là ça risque d’aller plus vite.

De nouveaux jurons quittent la bouche de cet inconnu qu'il vient d'aider. Il fronce les sourcils. Ca fait beaucoup d'insultes en peu de temps. Sieon tente ensuite d'aider l'autre à se stabiliser sur ses deux jambes, afin d'éviter qu'il finisse de nouveau par terre.

— Vous êtes tombé assez violemment il faut dire.

Puis il utilise sa main pour presser doucement l'épaule de l'inconnu, avec délicatesse, de manière progressive.

— Ca fait mal quand j'appuie ?

Il marque une pause, relâchant la personne, avant qu'elle ne décide de s'énerver contre lui parce qu'il appuie beaucoup trop fort sur son épaule, puis ajoute :

— Si oui, ça serait peut-être bien d'aller voir un médecin... Je peux vous amener si vous voulez, ma voiture n'est pas loin.

Il ne le dit pas, mais ça le rassurerait, Sieon, de le savoir entre de bonnes mains, dans un espace sécurisé où l'on prendra soin de lui, avant de continuer sa petite vie confortable.

Ton humeur était clairement en dégradation depuis que cet enfoiré t’a bousculé sans aucun mot d’excuse. A croire qu’il ne savait pas à qui tu étais. Certainement qu’il ne savait pas, mais ça te foutais en rogne. En effet, tu semblais être tombé assez violemment en vue de la douleur dans ton épaule. « Je crois l’avoir ressenti en effet » dis-tu en grommelant doucement. Certainement que tu devais aller faire quelques examens à l’hôpital, ça ne t’enchantais pas pour autant. Tu grommelas doucement quand il appuya sur ton épaule. « ouais, ça fait un peu mal en effet » dis-tu en grimaçant encore. Tu te décalas un peu, par peur qu’il t’appuie une nouvelle fois dessus - t’es légèrement chochotte sur les bords.

Tu l’observas quelques secondes, te demandant si une personne pouvait réellement être aussi gentille pour se proposer à t’emmener. Après tout, vous ne vous connaissez pas, et il n’était pas la raison de ton « accident ». « ouais, je pense que ça sera sympa de votre part… je vous paierai un repas pour vous remercier » parce que tu savais que les gens ne faisaient pas rien sans rien recevoir en retour. Et puis, tu n’aimais pas réellement devoir quelque chose non plus. Dans tous les cas, tu ne pouvais pas conduire.

Le jeune homme comprenait la colère de son vis-à-vis. Il était vrai que l'autre personne avait eu un comportement qui n'était pas polie. Et encore moins distinguée, comme le dirait si bien sa mère.

Quand l'autre confirme que ça lui fait mal ; le jeune homme n'insiste pas, ne souhaitant pas spécialement lui causer volontairement toute cette douleur et ne s'en réjouissant pas particulièrement non plus.

— C'est peut-être une entorse, il fait remarquer en haussant des épaules.

Après tout, rien n'était sûr. Il n'est pas médecin après tout. Puis quand il propose de le dépanner et de l'amener à l'hôpital pour se faire soigner, ce qu'il accepte volontiers, avant d'ajouter qu'il lui offrira un repas pour le remercier.

— Ce n'est pas la peine, insiste-t-il en agitant les mains devant lui. Ce n'est pas nécessaire...


De toute façon, il était bien trop occupé au quotidien, il était fort peu probable qu'il ait le temps de sortir pour un diner.

— C'est par ici, indique-t-il avant de faire demi-tour vers son véhicule.

Sieon marche alors en direction de son Q8, toujours immobilisé sur le bas-côté, warnings enclenchés. Il aurait oublié ce pourquoi il était venu de base. Il déverrouille le véhicule.

Une entorse, super, comme si tu avais besoin de cela. Tu savais très bien que tu n’aurais pas assez de repos pour que ça se remette correctement. Tu espérais sincèrement que ça ne soit pas réellement cela. Tu allais devoir demander un chauffeur, il sera impossible pour toi de conduire correctement. « j’espère réellement que ce n’est pas ça » dis-tu en grommelant. Tu acceptas qu’il te dépose à l’hôpital, parce que tu ne pouvais pas conduire de toute manière. « j’y tiens » dis-tu en approuvant de la tête. Tu allais bien sûr galérer à manger avec des baguettes mais avec une cuillère pourquoi pas.

Tu le suivis sans broncher en direction de la voiture, tu grimaçais quand même au contre coup que cela te faisait dans l’épaule en marchant. Ça te lançait tout de même pas mal, et tu maudissais une nouvelle fois ce crétin qui t’a bousculé sans rien te dire. Tu t’installas côté passager, essayant de mettre ta ceinture tant bien que mal. « j’ai l’impression d’être un bon à rien » dis-tu en grommelant dans ta barbe. Tu avais parlé tout bas pour éviter que ton voisin ne t’entende. « du coup, je vous ai dérangé dans votre programme » où peut-être pas.