le roi revenait tout juste de yanjing, au nord de la chine, où il devait s'entretenir avec le détenteur du pouvoir, un héritier de la dynastie zhou. injong avait alors laissé la reine, son épouse, entre les mains d'okja, sa femme de compagnie depuis leurs noces. okja n'appartenait pas à une famille fortunée, cependant cette dernière était proche de la famille royale, pour laquelle elle cuisinait depuis des décennies. en bons servants, on avait fait l'honneur à la fille wan d'accompagner la reine gongye au quotidien.

son altesse royale était devenue en quelques mois l'amie d'okja, leur complicité éclatant au grand jour. on les voyait arriver au village et l'on rigolait de les voir aussi proches. mais voilà que la reine tombait malade lors de l'absence de son mari, sa servante à son chevet pour caresser son front.  

elles étaient bien trop proches, probablement même au gout du roi, et une séparation semblait imminente pour okja qui s'inquiétait de voir l'état de santé de gongye se dégrader. ma reine, buvez donc votre soupe, elle va refroidir. le médecin ne va pas tarder, il faut que vous repreniez des forces répétait-elle trois fois par jour.

le huitième jour, alors que la reine semblait se remettre, okja resta tout de même à son chevet, à caresser son crane en soupirant doucement de temps à autre. elle était rêveuse, se demandait comment serait un monde où gongye et elles pourraient vivre ensemble. sans le roi, rien qu'elles deux - amoureuses. wan aurait tellement voulu pouvoir se permettre d'embrasser le haut de son front, d'être graciée des regards tendres de la reine. mais tout cela ne resterait qu'un rêve, semblait-t-il.