Et si… La simplicité des choses pouvait résoudre l'équation de ce monde trop complexe ? Les autres cherchent sans arrêt les ennuis, les conflits et les problèmes.
Nari elle les fuit.
Parce qu’elle se sent abandonnée par les autres ; plus le temps passe, plus elle se rend compte qu’il faut profiter et cesser de s’embêter avec les sentiments pour autrui. Il n’y a que sa mère qui compte vraiment à ses yeux – celle qui a toujours été là, celle qui tente de la raisonner, celle qui lui ouvre les yeux à chaque instant où tout se brise.

Les mots susurrés dans l’oreille pour dire des douceurs, dire des je t’aime qui sonnent faux. Cela ne lui manque pas, au contraire, elle en grimace – l’amour n’est qu’une blague qui ne fait pas rire, qu’une réaction biologique pour la survie de l’humanité.
Nari se sent bien sans personne – c’est déjà difficile de se supporter soi-même. Alors les autres ? Il faut les ignorer.
Sans aucune honte, elle affirmera avec fierté qu’elle vit seule et qu'elle n'a pas besoin d’être accompagnée.

Elle les a accumulés, les ex pourris jusqu’à la moelle, ceux qui aiment piétiner les cœurs, qui rabaissent les plus faibles pour se sentir plus forts. Ceux qui mettent en valeur la laideur plutôt que de la lever vers le haut ; et Nari sait qu’elle est remplie de défauts. Elle se regarde déjà assez dans le miroir pour tenter de camoufler les imperfections, pour essayer de sourire convenablement. Tout cela pour quelle raison ? La peur du regard des autres ; la peur du jugement.
Elle les voit, les doigts qui se pointent vers elle.

En quête de paix, de tranquillité.
Nari se noie dans une mer silencieuse, pendant que les foules continuent de s’animer vers l’amour et la haine, l’extase et la peur, le bien et le mal. Il n'y a jamais d’équilibre obtenu dans sa vie ; le monde manque affreusement d’harmonie. Nari l’imagine donc autrement, plongé dans un monde imaginaire idéalisé, où elle rêve du prince charmant qui n’existera jamais.

Chaque jour, il y a l’angoisse de mettre un pied dehors, de se sentir envahie par les douleurs – Nari est piégée. Elle ne peut plus parler, ni respirer, alors elle avale les cachets pour faire passer la pointe au cœur, les crampes à la poitrine et les aiguilles dans la gorge. Parfois elle craque et décide sans réfléchir de rester enfermée, au fond de son lit, sans dire un mot.
Elle fait la morte – de peur.

Et si… Le monde parfait de Nari existait ? Elle n’y croit pas tellement, ce n’est qu’un moyen de s’évader. L’idée d’avoir une âme-sœur est même ridicule à ses yeux. Les histoires d’amour qu’elle lit ne sont qu’une vaste comédie. La réalité et la fiction ne sont pas étroitement liées. Quand elle imagine un homme parfait, il est forcément imagée, comme le protagoniste d’une fiction qu’elle a apprécié. Alors, elle s'identifie à l’héroïne, en oubliant le monde autour, le monde réel.
Nari est enfermée dans sa bulle à tout jamais.