le choix a fait naître des débats au sein de la famille, peut-être est-ce de là que la passion commence, ou peut-être est-ce à un autre moment, d'un instant totalement différent et indépendant de cette discussion fâcheuse faisant fondre la glace de sa colère brulante, que le poème que l'on murmura toute sa vie tombe finalement au bord des lèvres, im aori.

enfant née sous le signe du taureau un matin de mai, le vent soufflant dehors comme si le printemps n'était qu'une forme imaginaire - ni les muguets ni les bouquets, seulement les sourires ensoleillés et les feuilles des arbres en bourgeons se déchirant dans la douce tempête.

son âme est accrochée au pays, pourtant l'enfant rêve de reprendre la route des états-unis où quelques mois de sa vie se sont écoulée - un été.

la romance est fade dans sa tête, a-t-elle seulement aimé au moins une fois ? lorsque la carapace s'effondre sous le sable fin de los angeles et que son âme semble y être restée, peut-on dire que cet esprit-là, là-bas, lui a fait comprendre que sous la pierre d'émeraude se cache un véritable quelque-chose ? - yeux rouges lorsque la valise est déposée à l'aéroport, voilà ce que laisse cette idylle estivale : la romance est inutile dans sa tête, la main n'est prêté que de serment politique et accords familiaux, les sentiments inexistants devant le dos courbé.

la compétition au sein même de sa classe, première de sa promotion plusieurs années de suite, elle ne cèdera jamais sa place avant l'obtention du diplôme tant convoité - reine des négociations, l'entreprise avec qui elle passe son alternance gagne en bénéfices.

petite cuillère en argent entre ses frêles mains, elle baigne dans le confort du luxe depuis toujours et si parfois elle semble lasse de toutes ses manières, l'enfant n'en reste pas moins heureuse lorsque les virements arrivent dans le compte en banque en un claquement.

longtemps elle a rêvé une paire jumelle ou un frère à ses côtés, figure de sa vie lui montrant l'exemple ou l'aidant dans ses caprices enfantins - seule, ni ses parents trop occupé au siège social de la chaîne télévisé ni cette valse d'adultes payés à la faire rire n'ont comblé ce vide.

le mot sonne faux, invraisemblable idée que l'on puisse croire être voué à une seule et unique âme dans ce monde : la question n'obtient qu'une réponse claire et définitive à ses yeux, foutaises. après tout, comment le reconnaître si on le croise ? ce voisin ou ce fleuriste au coin de la rue, ou cette personne à dix mille kilomètres ? la probabilité de le connaître dépasse la science et il n'y a qu'un sourire aux lèvres accroché à son visage quand le débat commence - parce que qui, à la fin de cette ronde de sentiment murmure un c'est lui lorsque tout est terminé ?

lié à elle jusqu'au sang, elle gère le club de débat de son université et participe à plusieurs concours dont les prix sont fièrement affichés.

enfant naïve suivant les traces d'un chat dans la neige alors qu'une voiture passe à ce même moment - elle s'en sort sans séquelle, une simple cicatrice au bras que l'animal lui a laissée quand elle l'a attrapé.

elle ne se souvient pas de la première fois que le tabac à touché ses poumons, l'a laissant avec ce sentiment paradoxal de bien-être et de son contraire, la seule certitude qui enveloppe son esprit c'est que le calme gagne toujours son corps lorsqu'elle respire le parfum nauséabond - c'est au fil du temps que la feuille est devenue électronique, les nuances plus douces de vanille et de framboise frappant alors ses narines.